Les intelligences artificielles ou IA (AI en anglais) se sont peu à peu développées et installées partout dans notre quotidien depuis des décennies. J’en parlais déjà il y a plus de vingt ans. Mais la mise à disposition des nouvelles applications de conversation (chat) et de réponses de données a explosé en quelques mois.
Sachant que ces applis sont une révolution de plus pour l’aide réèlle apportée dans de nombreux domaines, j’ai testé la plus connue pour l’instant : ChatGPT.
Mon premier métier étant la communication écrite, j’ai voulu savoir ce qu’il pourrait me sortir comme slogan.
Échange 1
Moi :
Can you find a good slogan for writing communication?
(Peux-tu trouver un bon slogan pour de la communication écrite ?)
La machine :
Sure, here are a few slogan ideas for writing communication:
- “Words that connect, ideas that inspire.”
- “Write to be heard, read to be understood.”
- “Powerful prose, compelling communication.”
- “Unlock the potential of your ideas through writing.”
- “Let your words do the talking.”
- “Communicate effectively, write confidently.”
- “Write your way to success.”
- “Transform your thoughts into words that matter.”
- “Words are the bridge to understanding.”
- “Clear, concise, and compelling communication through writing.”
Traduction :
Bien sûr, voici quelques idées de slogans pour communication écrite :
1. “Des mots qui relient, des idées qui inspirent.”
2. “Écrire pour être entendu, lire pour être compris.”
3. “Une prose puissante, une communication convaincante.”
4. “Libérez le potentiel de vos idées par l’écriture.”
5. “Laissez vos mots parler.”
6. “Communiquer efficacement, écrire en toute confiance.”
7. “Écrivez votre chemin vers le succès.”
8.”Transformez vos pensées en mots qui comptent.”
9. “Les mots sont le pont vers la compréhension.”
10. “Une communication claire, concise et convaincante par écrit.”
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>> En moins de 10 secondes, ce robot m’a donc proposé dix slogans autour de la communication écrite.
Pas de réelle surprise, rien que de très basique et peu original, la réponse 7 pouvant même servir dans tous les secteurs. Bref, des réponses soit lourdingues, soit scolaires. Rien qui ne surprend ou qui interpelle, alors même qu’en marketing, “se démarquer” est répété à longueur de temps.
J’ai poursuivi la conversation pour aller plus loin – reconnaissant que je n’avais pas précisé de contexte.
Échange 2 (suite de la conversation 1)
Moi :
Could you be more relevant?
(Pourriez-vous être plus pertinent ?)
La machine :
Of course! To provide a more relevant slogan for writing communication, can you please give me some context? What kind of writing communication are you referring to? Is it for a business, a product, a campaign, or something else? Knowing this information will help me tailor the slogan to your specific needs.
(Bien sûr ! Pour fournir un slogan plus pertinent pour la communication écrite, pouvez-vous s’il vous plaît me donner un peu de contexte ? À quel type de communication écrite faites-vous référence ? Est-ce pour une entreprise, un produit, une campagne ou autre chose ? Connaître ces informations m’aidera à adapter le slogan à vos besoins spécifiques.)
Moi :
It is for my business of communication. As freelance, I propose services of content with good words, most of the time with a marketing target.
(C’est pour mon métier de communication. En tant que freelance, je propose des prestations de contenu avec les bons mots, la plupart du temps dans un contexte marketing.)
La machine :
Great! Based on the context you provided, here are some more relevant slogan ideas for your business of writing communication:
- “Unlock the power of words for your business.”
- “Words that sell, stories that engage.”
- “Transform your brand with persuasive writing.”
- “Words that drive results.”
- “Writing that speaks to your target audience.”
- “Compelling content that captures attention.”
- “Crafting words to elevate your brand.”
- “Words that inspire action.”
- “Content that connects and converts.”
- “Elevate your brand with expert writing.”
Traduction :
Super! En fonction du contexte que vous avez fourni, voici quelques idées de slogans plus pertinentes pour votre entreprise de communication écrite :
1. “Libérez le pouvoir des mots pour votre entreprise.”
2. “Des mots qui vendent, des histoires qui engagent.”
3. “Transformez votre marque avec une écriture persuasive.”
4. “Des mots qui donnent des résultats.”
5. “Une écriture qui parle à votre public cible.”
6. “Un contenu captivant qui capte l’attention.”
7. “Créer des mots pour valorisez votre marque.”
8. “Des mots qui inspirent l’action.”
9. “Un contenu qui connecte et convertit.”
10. “Valorisez votre marque avec une rédaction experte.”
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>> Rien de très palpitant. J’aurais pu les pondre – encore que j’aurais laissé de côté les plus nunuches, enfin disons les plus simplets. J’aurais mis peut-être un demi-heure ou une heure au lieu de 10 secondes à trouver quelque chose (pas les siens).
Mais voyons cela de plus près :
- La réponse 1 : le pouvoir des mots est-il prisonnier ? La notion de “Libérer” ceci ou cela, est vue et revue.
- La réponse 2 : classique (je n’ai pas parlé de storytelling à la machine), déjà vu.
- La réponse 3 : pas mal comme piste de travail (phrase un peu longue).
- La réponse 4 va droit au but (si on ne craint pas d’être prétentieux).
- La réponse 6 utilise deux fois le mot de “captivant” (redondance).
- La réponse 7, pourquoi pas comme idée, mais avec un verbe plus fort.
- J’aurais éventuellement osé proposer de travailler les pistes 8 et 9. La 8 est claire et simple ; la 9 que j’aime bien également a presque un son tautophonique (la machine n’ayant pas fait exprès).
- La 10 est explicite, mais trop longue et plus adaptée à un titre.
Dans tous les cas, je n’oserais pas utiliser ces réponses telles que. Il s’agit d’être créatif et original.
Échange 3 (suite de la conversation 2)
Bon, pour ne pas en rester là, et toujours par curiosité, j’ai voulu savoir si l’appli “connaissait” un peu le profil des Bretons, leur caractère.
En lui posant ma question, je sous-entendais de proposer un slogan qui s’adresserait à la population bretonne (sur un plan marketing donc).
Vous savez-quoi ? Il m’a répondu en breton ! Or, je ne lui ai pas demandé explicitement de me trouver des slogans en breton… Sait-il seulement quel est le pourcentage de gens qui comprennent le breton ? D’après Google, 5,5 % parlent breton (213 000 personnes environ).
ChatGPT n’a pas cherché plus loin, et je ne suis pas bilingue. Je ne crois pas que cette machine ait voulu faire du zèle (me faire plaisir à me trouver absolument une réponse ?), mais je constate que certaines fois, l’efficacité a des limites.
Moi :
Thank you. By the way, my business targets the Breton population: would you have some suggestion to talk to Breton about the interest to nicely communicate? All this idea through a slogan.
(Merci. Au fait, mon activité cible la population bretonne : auriez-vous une suggestion à faire pour parler aux bretons de l’intérêt de bien communiquer ? Tout cela à travers un slogan.)
La machine :
Thank you for the feedback! Based on your target audience of the Breton population, here are some slogan ideas that incorporate the Breton language and promote the idea of effective communication:
- “Komzit mat, ken pelec’h zo ar vugale” (Speak well, wherever the children are)
- “Unanet gant al levrioù, unanet gant ar vro” (United by books, united by the country)
- “Krenit ho kanaouennoù dre ar vugale” (Sharpen your ideas through children)
- “Ezel eus an amzer eo an diskoulm” (Communication is the key to success)
- “Skrivañ mat, treiñ mat” (Write well, succeed well)
- “Un toullad gerioù evit ober brezhoneg mat” (A handful of words to make good Breton)
- “Un diskoulm a-feson evit bezañ ezhomm” (A communication style to be ourselves)
- “Hizivadennoù mat evit ur gevredigezh mat” (Good communication for a good society)
- “Lakaat anezhañ war ar boulz” (Put it in writing)
- “Un doare skrivañ nevez evit Breizh” (A new way of writing for Brittany)
I hope these slogan ideas are helpful for your business of writing communication targeted at the Breton population!
Traduction :
Merci pour votre retour ! En fonction de votre public cible de la population bretonne, voici quelques idées de slogans qui intègrent la langue bretonne et promeuvent l’idée d’une communication efficace :
1. “Komzit mat, ken pelec’h zo ar vugale” (Parlez bien, où que soient les enfants)
2. “Unanet gant al levrioù, unanet gant ar vro” (Unis par les livres, unis par le pays)
3. « Krenit ho kanaouennoù dre ar vugale » (Aiguisez vos idées grâce aux enfants)
4. “Ezel eus an amzer eo an diskoulm” (La communication est la clé du succès)
5. “Skrivañ mat, treiñ mat” (Bien écrire, bien réussir)
6. “Un toullad gerioù evit ober brezhoneg mat” (Une poignée de mots pour faire du bon breton)
7. “Un diskoulm a-feson evit bezañ ezhomm” (Un style de communication pour être soi-même)
8. “Hizivadennoù mat evit ur gevredigezh mat” (Une bonne communication pour une bonne société)
9. “Lakaat anezhañ war ar boulz” (Mettez-le par écrit)
10. “Un doare skrivañ nevez evit Breizh” (Une nouvelle écriture pour la Bretagne)
J’espère que ces idées de slogans vous seront utiles pour votre activité d’écriture de communication à destination de la population bretonne !
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>> Quelque chose m’échappe, mais j’ai bien ri.
- Réponses 1 et 3, quel est le rapport avec les enfants ?
- Je ne m’étendrai pas sur la réponse 4 qui enfonce d’un seul coup toutes les portes.
- La réponse 5 me fait sourire (“Write well, succeed well), car par humour, quand j’ai créé mon profil sur Linkedin, j’avais choisi comme URL, directement en anglais : write well and win (écrivez bien et gagnez). https://www.linkedin.com/in/writewellandwin/
Le robot a déduit que si je souhaitais m’adresser à des Bretons, il fallait leur parler dans leur langue d’origine… Mon “prompt” était peut-être mal engagé. Quant à sa réponse made in bzh, il faudrait demander à un traducteur parfaitement bilingue en breton ce qu’il en pense.
À la suite de sa réponse, je lui ai demandé combien de personnes parlaient breton, l’IA a répondu “environ 200 000” (donc pas loin du chiffre proposé par le moteur de recherche de Google).
Ceci n’était qu’un test. Je reste bien évidemment sur la baseline que j’ai créée à l’origine, qui à la fois résume tout et me résume bien : “La Culture du Message”.
Réflexion…
Ce type d’applications basées sur l’IA s’avère utile, tout dépend de ce que l’on en fait. Gérer des données spécifiques, pour gagner du temps : classer, apporter des informations en une réponse que vous auriez passé plusieurs heures à chercher sur Internet ou encore rédiger des courriers rapidement. Ne le nions pas, le gain de temps est assez phénoménal.
Professionnellement, sous-traiter du volume ou du classement de données à applis IA est possiblement bénéfique pour les entreprises sur certaines tâches. Résumer des réunions, créer des calendriers, sortir des modèles prédictifs… Dans le business, et a fortiori dans le marketing, oui, l’intelligence artificielle bien aboutie, peut venir bouleverser le travail (même celui des photographes publicitaires). On pouvait s’y attendre.
D’ailleurs, voici un article paru sur le site Developpez.com :
https://intelligence-artificielle.developpez.com/actu/343798/Ere-ChatGPT-pres-d-un-quart-des-entreprises-ont-remplace-leur-main-d-oeuvre-par-la-technologie-d-IA-un-changement-surprenant-est-en-train-de-s-operer-indique-une-etude-de-ResumeBuilder/
(Lire aussi les commentaires au bas de l’article en lien.)
Cela pose évidemment la question de la nature du travail et des tâches confiées. Beaucoup de personnes (oui, des humains donc) devront ou changer de poste, ou évoluer, ou carrément se reconvertir. S’adapter dans tous les cas. Certains se sont déjà emparés, sans se poser questions, de ces applis, pour vendre des services sans effort intellectuel. Chacun voit midi à sa porte. Alors oui, pas mal de métiers vont disparaître, ou se transformer, dans les années qui viennent.
Resteront les artistes, les authentiques créateurs dotés d’une fibre artistique et d’une sensibilité manquant cruellement dans ses logiciels aussi froids qu’un lac gelé. La technologie, qui n’a pas d’affect, ne doit pas nous faire oublier ce qui accompagne nos vies, et parfois détermine même nos actions : l’émotion.
Or ne serait-ce même qu’en publicité, les scénarios proposent des histoires basées sur l’émotion. C’est l’émotion qui fait vendre, ce que l’on va toucher au plus profond de l’être.
Malgré tout, des activités (des entreprises, voire des start-up) risquent également de capoter, plus vite qu’on ne le pense. (Les métiers comme traducteur ou correcteur souffraient déjà d’outils en ligne automatisés…).
Aujourd’hui, c’est au tour de la plateforme Chegg de s’écrouler en bourse, son modèle économique étant basé sur le soutien scolaire… Bonjour ChatGPT (source ici).
Sans parler du fait que d’autres logiciels, encore plus sophistiqués/performants, sortent quasiment tous les mois. Et ChatGPT mis en avant depuis novembre, n’est que l’apéritif parmi les assistants, n’est-ce pas Google AI ?
Ce nouvel outil marque bel et bien une petite révolution sur un plan pragmatique, dans la gestion de notre quotidien, utilisé comme assistant personnel.
Tout n’est pas perdu ?
Est-ce pour autant la mort programmée du métier de rédacteur ? Oui ET non. Pour l’instant, les textes que je lis provenant de l’outil ChatGPT ont parfois des fautes et n’ont pas vraiment de style. Et puis, il y a des approximations tant sur la forme que sur le fond.
Donc “Correcteur ChatGPT” ou plutôt “AI Adaptator” est depuis quelques mois, un nouveau service que je propose.
Le point-clé étant de trouver de nouveaux arguments pour expliquer à un client pourquoi vous le facturez, puisqu’avec ChatGPT (surtout la version 4) ou même d’autres AI, son but est de gagner du temps et d’économiser.
En réalité, il s’agit de lui démontrer la nécessité de contrôler le bien-fondé des réponses, de personnaliser le texte produit, de la corriger si besoin, de lui enjoindre des précisions (par exemple des liens vers des infos), etc. Même si la majorité du contenu aura été proposé par un robot, il faudra le mettre en valeur, sa présentation devra être soignée (mise en page, couleurs éventuelles) que ce soit sur un site web ou sur un document print.
De plus, il est parfois mal vu que vos textes soient issus d’une IA. Il existe d’ailleurs un site qui détecte tout de suite l’origine d’un texte (robot ou humain) : https://www.gptzero.me/
Et du point de vue SEO, Google n’a pas l’intention de laisser ces facilités s’installer à tort et à travers. Il peut pénaliser les contenus issus directement de “l’intelligence” artificielle.
Certes, un outil comme ChatGPT peut apporter un plus dans l’optimisation SEO d’un contenu. Il n’empêche que la prudence reste de mise. D’autant que ce robot comprend difficilement les nuances (et il y en a beaucoup dans la langue française !). La notion de “sens” échappe totalement à ces machines qui crachent des mots, des phrases.
Enfin, même si Google autorise les contenus générés par une IA, qu’il affiche également maintenant dans les résultats. En SEO, les règles sont mouvantes, mais Google continuera de privilégier la qualité et rien que la QUALITÉ.
Petit guide en passant : https://developers.google.com/search/blog/2023/02/google-search-and-ai-content?hl=fr
À vous de voir si vous souhaitez à la fois faire montre de personnalité et ne pas être pénalisé par d’autres robots détecteurs de textes IA…
Autrement dit, afin de contourner les détecteurs (des IA eux aussi) de contenus générés par un outil comme ChatGPT, aussi naturel qu’il s’efforce de rendre vos textes, faire encore appel à un humain reste une sécurité. Nonobstant le fait qu’il faille être sûr de l’information délivrée…
Cette notion de qualité se pose déjà depuis un bout de temps, chat ou pas chat. Le niveau global étant tiré vers le bas, les coûts aussi. De toute façon, on a l’impression que la plupart s’en fichent, tant il est vrai que même au sein des maisons d’édition, le métier de correcteur est devenu aléatoire – pourtant combien de coquilles et autres fautes dénombrées aujourd’hui dans les recueils ! Et je ne vous parle même pas de celles des articles de presse ! À pleurer.
Non, ce ChatGPT n’est pas encore la panacée. Il fait et fera encore quelques erreurs. Nonobstant le fait que c’est un algorithme sans émotion, sans âme, sans vécu.
L’émotion EST la base de toute communication. Particulièrement en publicité. C’est d’ailleurs logique que l’on joue là-dessus depuis toujours, car l’être humain est pétri d’émotions. Être soi-même de la même espèce si je puis dire, est un avantage pour savoir parler à son semblable. Un robot n’a aucune expérience de la vie !
Bref, je ne considère pas l’algorithme d’une intelligence artificielle comme un concepteur-rédacteur ; c’est un outil, certes qui peut s’avérer très utile, mais un professionnel humain reste incontournable pour s’assurer de la touche final. “Human touch”… Dans la personnalisation aussi.
Je vous invite d’ailleurs à garder un certain espoir en lisant cet article du Monde Informatique : “Pourquoi il y a toujours besoin d’une expertise humaine”
Non, vraiment, rien n’est joué, les couacs vont se multiplier, n’en doutons pas. Mais après, tout, ce n’est qu’une machine… : https://www.zdnet.fr/actualites/chatgpt-les-premieres-plaintes-francaises-enregistrees-par-la-cnil-39956702.htm
Espérons que l’humain (à l’origine de ces outils ne l’oublions pas), garde son sang-froid, son bon sens et surtout un minimum d’éthique…
l’éthique et l’intelligence artificielle
https://www.unesco.org/fr/artificial-intelligence/recommendation-ethics/cases
https://fr.wikipedia.org/intelligence_artificielle
Sachons préserver ce qui fait notre humanité.
Lire sur mon blog, mon autre expérience de ChatGPT
Actualisation avec cet article de Nicolas, soulignant l’heureux nettoyage de Google quant au SEO (ouf). Voilà pourquoi notre métier de création de contenu restera humain : https://www.mister-wp.com/helpful-content-update/